Justice sur la répression meurtrière lors des manifestations

Justice sur la répression meurtrière lors des manifestations au senegal
Les autorités sénégalaises doivent immédiatement enquêter de façon indépendante et transparente sur la mort d’au moins vingt-trois personnes, dont 3 enfants, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin 2023 et faire la lumière sur la présence de personnes en civil armées opérant aux côtés des forces de sécurité.
Selon le décompte d’Amnesty International, au moins 23 personnes ont été tuées durant les violentes manifestations qui ont éclaté notamment à Dakar et Ziguinchor, depuis le 1er juin, et 390 personnes ont été blessées d’après la Croix-Rouge sénégalaise. Ces manifestations ont été émaillées de plusieurs atteintes aux droits humains et notamment, un usage excessif de la force et des atteintes à la liberté d’expression et d’information, à travers la suspension de l’accès aux réseaux sociaux et à l’Internet mobile.
Amnesty International s’est entretenu avec 18 personnes, y compris des témoins des cas d’usage mortel de la force et des proches des victimes. L’organisation a aussi documenté les violations de droits humains à travers l’analyse des vidéos et autres documents comme des certificats de décès et rapports d’autopsie attestant notamment de blessures par balles, ayant entraîné la mort de plusieurs manifestants.
Une répression sanglante
Au moins 23 morts, selon nos chiffres, dont plusieurs par balles, ont été enregistrés à Dakar et Ziguinchor, lors des manifestations violentes du 1er et 2 juin. Plusieurs édifices publics et commerces privés ont été saccagés par les manifestants, dont l’université de Dakar et la mairie de Pikine. Amnesty International s’est entretenu avec les proches et familles de blessés et de personnes tuées.
Hommes armés habillés en civil aux côtés des forces de l’ordrel’organisation a aussi constaté la présence d’hommes armés, habillés en civil, aux côtés des forces de l’ordre. Ces hommes tenant des armes et s’en prenant violemment aux manifestants étaient visiblement identifiés dans des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux et qu’Amnesty International a pu analyser. Lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche 4 juin, le Commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, directeur de la Sécurité publique, a nié la présence de membres des forces de défense ou de sécurité habillés en civil et a incriminé des éléments de « forces occultes » venant de l’étranger, ayant infiltré les manifestants.
Amnesty international rappelle que les Lignes directrices de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) stipulent que les agents déployés dans le cadre des manifestations doivent porter des marques d’identification individuelle visibles en opération.
Passez à l’action sans attendre pour réclamer justice en faveur des manifestants du Sénégal