Le 23 Novembre 2022, Amnesty International lancera la campagne “Écrire pour les droits“, la plus grande campagne mondiale en faveur des droits humains. Cette année, le marathon mondial de rédaction de lettres concerne le droit de manifester et met en avant 13 personnes pour qui la répression exercée par le gouvernement contre ce droit précieux a eu des conséquences néfastes.
Les manifestations ont le pouvoir de protéger
les droits humains et de réduire les inégalités.
Elles nous permettent à tous et toutes de faire
connaître nos opinions et de demander à être
traité·e·s sur un pied d’égalité.
ÉCRIRE POUR LES DROITS : LA PLUS GRANDE CAMPAGNE DE DEFENSE DES DROITS HUMAINS
Chaque année en décembre, des personnes des quatre coins de la planète adressent des millions de lettres, de courriels, de tweets, de messages sur Facebook et de cartes postales à celles et ceux dont les droits humains sont menacés. Il s’agit du plus grand événement mondial dans le domaine des droits humains. Parmi les cas sélectionnés pour la campagne Écrire pour les droits 2022 figurent ceux de défenseur·e·s des droits humains et de victimes du Cameroun, de la Chine, de la Russie, du Zimbabwe et de l’Egypte.
Joanah Mamombe, Cecillia Chimbiri et Netsai Marova, trois militantes, ont été arrêtées le 13 mai 2020 pour avoir pris la tête d’une manifestation antigouvernementale organisée ce jour-là pour dénoncer la mauvaise gestion par les autorités de l’épidémie de Covid-19 et la faim généralisée dans le pays. Elles ont été isolées et arrêtées à un barrage de police avant d’être emmenées au poste de police et de monter dans un véhicule banalisé. Leurs têtes ont été recouvertes de sacs/cagoules. Elles ont été conduites à l’extérieur de la ville où elles ont été jetées dans une fosse, battues, humiliées et agressées sexuellement.
Dorgelesse Nguessan est une mère célibataire et coiffeuse de 37 ans. Elle n’avait jamais été politiquement active auparavant, mais ses préoccupations concernant l’état de l’économie – et du pays dans son ensemble – l’ont amenée à rejoindre une manifestation prévue le 22 septembre 2020 à Douala, la capitale. C’était sa toute première manifestation. Alors que la manifestation pacifique commençait, les forces de sécurité ont tiré des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule des manifestants et ont arrêté plus de 500 personnes. Dorgelesse était l’une d’elles. Le 29 septembre 2020, elle a été transférée à la prison centrale de Douala, où elle se trouve actuellement. La détention de personnes simplement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion, ainsi que la détention résultant de procès sans garanties procédurales indépendantes, sont arbitraires et illégales.
SUCCES DE LA CAMPAGNE
Comme nous avons pu le voir les années précédentes, écrire des lettres permet réellement d’apporter des changements pour les personnes dont le cas est mis en avant par la campagne Écrire pour les droits et constitue une énorme source de soutien psychologique et d’encouragement pour ces personnes et leur famille. Beaucoup de personnes qui avaient bénéficié de votre mobilisation ont constaté une nette amélioration dans leurs vies.
Germain Rukuki a été arrêté en juillet 2017 en raison du travail qu’il avait mené avec une organisation locale appelée Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-Burundi), qui a été fermée par le gouvernement. Le 26 avril 2018, Germain Rukuki a été déclaré coupable de « rébellion », d’« atteinte à la sûreté de l’État », de « participation à un mouvement insurrectionnel » et « d’atteinte à l’autorité de l’État », et condamné à 32 ans d’emprisonnement.
Plusieurs actions urgentes sont lancées à partir de février 2018 alors que son procès débute.
En octobre 2020, Germain Rukuki fait partie des 10 cas du Marathon des lettres.
En juin 2021, Germain Rukuki est libéré après avoir vu sa peine de prison de 32 ans ramenée à 1 an de prison.
Nassima al-Sada, une militante pour la liberté des femmes, est sortie libre de prison en juin 2021. Nassima avait été arrêtée en 2018 pour avoir défendu pacifiquement les droits humains.
Pendant son emprisonnement, les gardiens l’ont battue et ont interdit toute visite – même celle de son avocat. Les partisans du monde entier ont écrit un nombre impressionnant de 777 611 lettres, tweets et autres.
Le fils de Nassima, Mousa al-Sada, estime que l’attention portée par la communauté internationale à sa mère a permis de faire aboutir son procès à un verdict, après des années de stagnation, et a contribué à sa libération. Nassima fait toujours l’objet d’une interdiction de voyager, ce qui signifie qu’elle ne pourra pas quitter l’Arabie saoudite pendant cinq ans. Les sympathisants d’Amnesty International continueront à se battre pour que Nassima soit pleinement libérée.
Bernardo Caal Xol est dirigeant autochtone, syndicaliste et défenseur des droits de la population autochtone q’echi et de la terre, du territoire et de l’environnement. En décembre 2021, le monde se mobilise pour réclamer sa libération avec plus de 500 000 actions menées dans le cadre du Marathon des lettres. Il a été libéré en mars 2022 après avoir passé plus de quatre ans derrière les barreaux. Bernardo Caal Xol avait été condamné injustement en novembre 2018 à sept ans et quatre mois de prison pour avoir défendu les droits des communautés mayas q’echi touchées par un projet de construction d’une centrale hydroélectrique sur la rivière sacrée Cahabón, dans le département d’Alta Verapaz, dans le nord du Guatemala.
«
[Vous m’avez] donné l’espoir de la
liberté et aujourd’hui, je suis libre.
J’ai retrouvé ma famille, mes filles,
ma compagne. Ma mère a déjà pleuré
de joie en me voyant libre. Merci à
chacun et chacune d’entre vous pour
avoir envoyé et partagé des lettres.»Bernardo Caal Xol.
Écrire pour les droits repose sur des personnes aidant d’autres personnes, et cette expression de notre humanité commune n’a jamais été aussi pertinente. Les gouvernements doivent répondre à cette volonté généralisée de changement en rendant justice aux personnes dont les droits humains sont bafoués.
Complément d’information
Écrire pour les droits mobilise des centaines de milliers de personnes dans le monde entier en vue de changer la vie de personnes en danger en passant à l’action. L’année dernière, plus de quatre million six cent actions ont été menées au niveau mondial. Au Burkina Faso, plus de quatre mille personnes ont participé directement à nos actions et ont contribué à récolter plus de trente mille cinq cent signatures.
La campagne Écrire pour les droits sera menée du 20 novembre au 31 décembre 2020. Pour obtenir de plus amples informations, veuillez consulter la page : https://www.marathon.amnesty.sn
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